Jump to content

Wikimédia France/Gouvernance/Siège communautaire/2019/Candidatures/Lionel Scheepmans

From Meta, a Wikimedia project coordination wiki

Bonjour à tous,

En m'excusant à l'avance pour ma dysorthographie, je dépose ici, dans cette lettre de candidature, les motivations qui m'amènent à postuler pour le siège communautaire au conseil d'administration de Wikimédia France.

  • Apporter une diversité culturelle au sein du conseil Wikimédia France.
  • Apporter mes réflexions personnelles.
  • Poursuivre mon travail d'observation au sein du mouvement Wikimédia dans le cadre de mes recherches universitaires.
  • Servir de relais entre la communauté wikimédienne active en ligne et le conseil d'administration de Wikimedia France.

Diversité culturelle

[edit]

Pour exemple dans le chapitre Belge dans lequel je suis actuellement administrateur et duquel je peux démissionner si le cumul de mandats posait problème ne fusse qu'à une personne, nous parlons trois langues et regroupons trois nationalités.

Réflexions

[edit]

Convivialité du mouvement

[edit]

Je pense que l'activité bénévole au sein du mouvement Wikimédia (conseilles d'administration, administrateurs des projets, mais aussi tout autre participation) ne devrait pas empêcher les gens de se sentir à l'aise. Le mieux est l'ennemi du bien. En édictant des règles et donc des attentes au delà des lois en vigueur au sein des nations, n'allons nous pas finalement dégrader les choses plus que les améliorés en se mettant la pression entre bénévoles ? Ne risquons-nous pas au bout du compte de priver les actrices et acteurs Wikimédien.e.s d'une certaine spontanéité, de réfréner leur humour, leur naturel, et au final de nuire à une ambiance conviviale et attirante pour des bénévoles que l'on a déjà du mal à mobiliser ?

Bien sûr, une gestion de la convivialité au sein du mouvement doit exister. C'est à mes yeux une choses importance qui doit être à faite avec subtilité, tact et modération. C'est aussi une tâche délicate, ingrate et chronophage. J'en suis conscient et pour cette raison, aussi très reconnaissant en vers toute les personnes bénévoles, en ligne et hors ligne, qui s'y investissent. D'ailleurs, je me pose la question de savoir si une aide professionnelle ne serait pas souhaitable pour soulagé leur travail sans pour autant externaliser cette fonction de la communauté. La médiation m’apparaît comme un métier, en absence de professionnels spécialisés dans l'interculturalité, je pense que des outils et des formations seraient pour le moins les bienvenus.

Position hégémonique problématique

[edit]

Je suis en train de répondre à l'enquête Community Insights. Parmi les questions, on doit répondre à celle-ci : « Parmi les énoncés suivants, lequel est l'objectif central de la direction stratégique 2030 ? ». Je ne connaissais pas la réponse de mémoire, mais j'ai eu la tentation de choisir pour réponse : « Wikimédia deviendra l'infrastructure essentielle de l'écosystème de l'information libre, et quiconque partage notre vision pourra se joindre à nous. » puis j'ai hésité en raison du fait que je lui trouvais un caractère trop hégémonique. Finalement, c’était la bonne réponse...

Je pense que nous devons veiller à ce que la fondation Wikimedia et le mouvement Wikimédia par extension, ne devienne pas un nouvel organisme Américain participant à l'hypercentralisation du Web, soit une sorte de nouveau GAFAM altruiste et non commercial, mais toute fois en position hégémonique voir à terme et selon le plan stratégique 2030, dans une position monopolistique.

Que tous les êtres humains se regroupent dans un seul projet altruiste est une belle vision des choses, mais que ce rassemblement soit supervisé, voir géré, par un organisme étatique soumis aux lois d'une nation réputée impérialiste par certains pose questionnement. J'ai appris lors de la WikiConvention 2019 à Bruxelles, grâce à un message collé sur le panneau présentant les recommandations stratégique 2030, que certaines communautés, tel que la communauté russe, était privée de financement en provenance de la fondation. Si cette information est juste (je ne l'ai pas encore vérifiée), elle illustre à elle seul le problème qui vient d'être soulevé tout en mettant en évidence une sérieuse dissonance cognitive au sein d'un mouvement qui se veut, toujours selon les recommandations 2030, inclusif et diversifié.

Une institution centrale est bien sûr nécessaire, il faut en effet gérer l'hébergement des projets en ligne et la coordination au niveau international. Cependant, une gestion juridique et financière centralisée au sein du mouvement, ne m’apparaît déjà plus comme une évidence.

Au finale, j'ai envie de plaider pour que notre mouvement soit chapeauté par une organisation non gouvernemental décentralisée d'un point de vue étatique, juridique et culturel. Cette proposition demande bien entendu tout un travail de documentation qui ne trouve pas sa place dans cette page de candidature.

Reconnaissance des contributeurs bénévoles actifs en ligne

[edit]
Évolution des dépenses de la fondation Wikimédia

Le mouvement tout entier s'est construit au départ du travail de millier de bénévoles. Pas de bénévole, pas de contenu dans les projets, pas de contenu, pas de visiteurs, pas de visiteurs pas de don, pas de dons, pas d'employé.e.s, de locaux, d'association, etc.

L'économie du don observable au sein du mouvement est d'un type particulier puisque au final, ce sont les premiers donatrices et donateurs (les éditeurs et éditrices bénévoles) qui reçoivent le moins de contre-don, concept de Marcel Mauss apparu dans Essai sur le don, soit des dons en retour et par gratitude. Un bénévole par définition est quelqu'un qui n'est pas payé pour son travail, mais dans le cas du mouvement Wikimédia aucun défraiement n'est même envisagé lors d'une participation en ligne. Seul les activités bénévoles hors ligne sont parfois déférées, mais pas toujours.

Mon avis est que le temps est venu pour réfléchir à ce problème et à penser à une meilleurs répartition des dons monétaires au sein du mouvement. Je ne pense pas du tout à une rémunération des bénévoles qui serait impossible et même catastrophique selon des études sociologiques (réf à venir), mais je pense par contre qu'il serait temps de défrayer la contribution en ligne via les réseaux téléphoniques avec du crédit d'accès à Internet (dans les pays économiquement pauvre en particulier). Hors ligne, le remboursement des transports et du logements à prix raisonnables lors de rencontres entre contributeurs me semble aussi indiqué. Je me dis enfin qu'une fête des contributeurs pourrait être instaurée. Ce serait une belle façon de valoriser et de remercier les bénévoles les plus actifs au sein du mouvement, voir, d'en attirer de nouvelles ou de nouveaux. Je pense bien sûr à un évènement récréatif et non un nouveau cycle de conférences ou autres rassemblements qui au final demande encore plus de travail aux bénévoles.

Élections, chasse aux subsides et autres processus élitistes ou compétitifs

[edit]

Il existe au sein du mouvement en ligne comme hors ligne différents processus élitistes et compétitifs qui demandent à mon sens réflexions.

Je pense ici à l'élection des administrateurs et administratrices, bureaucrates, arbitres qui pourtant dans les faits ne doivent assumer aucun rôle représentatif comme on peut le concevoir dans une démocratie représentative. J'ai à ce sujet toujours pensé que l'expression « élection » était mal choisie et devrait être changée par le terme recrutement. Je me suis toujours réjouit par contre que les projets en ligne Wikimédia ont le plus souvent réussit à échapper à la logique démocratique nocive pour les minorités au profit consensus.

Je pense ensuite à ces présentes élections pour lesquelles je dépose ma candidature et au départ desquelles la communauté va choisir un représentant au sein du conseil d'administration WMFR. David Van Reybrouck dans son ouvrage Contre les élections nous parle de tirage au sort pour dépasser un système obsolète de démocratie par élection. Dans le cadre de ces présentes élections, comment en effet choisir le bon candidat en étant sûr de ne pas se tromper et ce avant même qu'il ne rentre en fonction afin de prouver ses compétences et sa bonne foi ? Honnêtement, c'est avec beaucoup d'enthousiasme que je pose ma candidature, mais je me sens parfaitement incapable d'estimer si l'un des autres candidats est mieux désigné que moi pour le poste à pourvoir. Si je le savais, je retirerais ma candidature et voterais pour lui. Dans cette perspective un tirage au sort me semble aussi pertinent que d'établir un vote pouvant être biaisé comme cela se passe dans les élections au sein des nations où sont élus non pas les personnes les mieux désignées ou les plus compétentes mais bien souvent ceux et celles qui savent le mieux « vendre » sa candidature au travers de ce que l'on peut appeler ne nos jours un marketing politique.

Je pense enfin au système de financement de projets (grants) qui place les initiateurs et initiatrices en compétition face à une manne budgétaire limitée. Un système générateur de frustrations pour les perdants et qui demande aussi énormément de travail d'écriture, de lecture, d'évaluation, de contrôle, etc. Soit autant de temps qui pourrait être investit au profit du partage du savoir dès lors qu'il serait remplacé par un système collaboratif dans lequel les projets seraient pensés et sélectionnés par la communauté selon des critères de priorité, faisabilité, ect. et tiré au sort en cas d'égalité de critère, pour ensuite être réalisé par des bénévoles, volontaires et des personnes désignées voir rémunérées quand certain aspect d'un projet demande des compétences particulières. Dans cette vision des choses, la soumission et l'acceptation d'un projet ne repose pas sur les épaules d'une personne ou d'un groupe de personnes mais bien sur la communauté toute entière un peu comme cela se passe au niveau technique avec

Tout ses changements demandes à être pensés dans l'idée de dépasser des raisonnements préconçus liés deux paradigmes sociétales obsolètes à mes yeux et au yeux de bien d'autres personnes que sont l'économie de marché et la démocratie électorale. Deux conception du vivre ensemble dépassées et problématiques qui continue pourtant à dicter nos vies au départ d'habitudes et de raisonnements conditionnés. Mais il se fait que le mouvement Wikimédia est quelque chose de jamais vu, un objet scientifique non identifié pour certain, un miracle, une utopie et donc quelque part un terrain de propice pour dépasser les mauvaises habitudes sociétales héritées de temps révolus.

Respect des libristes

[edit]

Je me réjouis de voir que le mouvement wikimédia se fait de plus en plus inclusif et respectueux des sensibilités de chacun. Les choses sont mises en place pour les différents régimes alimentaires, une attention particulière est portée à la question du genre et aux membres de la communauté LGBT et autres minorités. Mais qu'en est-il du respect des libristes ?

De plus en plus je vois apparaître au sein du mouvement l'utilisation de logiciels privateurs. L'utilisation de ces logiciels ne pose pas de problème en soit au même titre que la vue d'une personne en train de manger de la viande ne devrait pas poser de problème à un végétarien. Mais j'ai constaté à plusieurs reprises en tant que bénévole qu'on peut se retrouver obligé d'utiliser un logiciel privateur si l'on veut participer pleinement à certaines activités au sein du mouvement.

Cette dernière réflexion porte donc sur la nécessité de veiller à ce que la pleine participation au mouvement Wikimédia puisse se faire au départ de logiciel libre uniquement. L'utilisation de logiciel privateurs restant bien entendu la bienvenue par ceux qui le désirent et tant qu'elle ne provoque pas la mise à l'écart des participants libristes. Je pense ici par exemple à un groupe fermé où l'on s'est assuré au par avant de tous les membres se sentent confortables avec l'utilisation de logiciels propriétaires, ou encore à l'usage de certain réseau sociaux devenus malheureusement incontournables dans la promotion d’évènements, mais ou chacun est libre de ne pas s'y connecter sans que cela ai une incidence sur sa participation au mouvement, etc.

Importance du copyleft et nécessité d'une licence CC.SA

[edit]

Le copyleft, pour ceux qui ne connaisse pas, c'est la partie Share Alike ou la condition de partage dans les même conditions inclus dans les licences libres dont les plus connues sont les licences créative commons. Pour décrire les choses plus précisément en reprenant une citation de Richard Stalleman qui fut à l'origine du copyleft : « Pour rendre un programme copyleft [et par extension toute production humaine pouvant être mise sous propriété intellectuelle], nous le déclarons copyright, puis nous ajoutons une clause de distribution, ce qui est un outil légal qui donne la possibilité à tout le monde d'utiliser, modifier et redistribuer le code source du programme ou tout programme dérivé de celui-ci, mais seulement si les termes de distributions restent inchangés ». Autrement dit, le copyright prive la libre utilisation d'un travail et le copyleft empêche que quelqu'un puisse placé un copyright sur un travail dès lors qu'il est publié sous la clause SA, soit Share Alike, soit partage dans le même condition.

En plaçant la licence CC.BY.SA sur le contenu des projets éditoriaux wikimédia, on assure donc que jamais un jour, une personne ou entreprise peu scrupuleuse, puisse reprendre le travail produit par les bénévoles wikimédiens pour en faire un produit dérivé soumis au copyright. En effet, sans la condition de partage dans les même conditions, une entreprise peut copier Wikipédia, l'amélioré à sa sauce, pour ensuite produire un site payant ou contenant de la publicité sous copyright qui interdira le copier coller du site nouveau vers Wikipédia.

Et il se fait en fait, que cas de figure est probable depuis que certains travaux de wikimédiens bénévoles sont placé sous licence CC0 comme c'est déjà le cas sur Wikidata et Wikimedia Commons. Le choix de la licence CC0 fut raisonnable dans le sens où il serait impossible d'exploiter une base de données si l'on devait citer le nom de chaque auteur sur des données produite par des millions de personnes. Mais le problème c'est qu'en retirant la condition du respect de la paternité (BY) en passant directement de la licence CC.BY.SA à la licence CC0 le mouvment wikimédia prend le risque de voir le travail de ses bénévoles placé un jour sous copyright. Ce risque peut être illustrer dans ce cas de figure : une entreprise met au point un logiciel potentiellement privateur (dont le code est secret et peut cacher fonctionnalités malveillantes pour l'utilisateur) qui permettant de mettre en ligne un site sous copyright, payant ou soumis à la publicité qui permet enfin de pouvoir de trouver facilement la photo que l'on veut sur commons ou encore le tableau, le graphique, ou les informations précises que l'on a besoin au départ de wikidata. Dans ce cas de figure le bénévole qui aurait donner de son temps pour rendre possible a production d'un graphique ne pourrait pas l'importer dans Wikipédia pour illustrer un article. Un cas de figure similaire quelque part au site Ngram Viewer qui produit des graphiques sous copyright et donc incompatibles avec les projets éditoriaux Wikimédia.

Pour protéger le travail des bénévoles du mouvement wikimedia, il faudrait donc appliquer sur leur travail un copyleft soit une condition de partage dans les même condition qui pourrait être reprise dans créative commons sous le libellé « CC.SA ». Mais il se fait que cette licence n'existe pas encore... Il faudrait donc à mon sens la créer pour remédier à cette faille de sécurité présente au sein de l'écosystème créative commons.

Pour ceux que cela intéressent la question du copyleft trouve aussi sa place dans le domaine de la biologie synthétique.

Recherches universitaires

[edit]

Tous mes travaux de recherches sont disponible sur ma page utilisateur Wikiversité. Pour avoir un aperçu plus spécifique sur mes études et ma participation au mouvement Wikimédia, voir ma page utilisateur sur Meta-Wiki.

Relais pour la communauté wikimédienne active en ligne

[edit]

L'idée serait, si cela n'existe pas encore dans cette forme voulue, de faire un appel à la communauté en ligne avant chaque conseil d'administration pour écouter les contributeurs et éventuellement ajouter de nouveau point à l'ordre du jour de la rencontre. Cela permettrait aux personnes actives en ligne et intéressées par ce qui se passe au sein du conseil d'administration de participer activement à la gestion de l'association WMFR (ceci bien entendu dans un degré de transparence déclaré et relatif aux souhaits établit en assemblée générale ou au sein même du conseil d'administration).

En vous souhaitant à tous une très belle fin de journée !

Lionel Scheepmans Contact